La crise sanitaire causée la pandémie du coronavirus a fait naître de nouveaux besoins. Il s’agit des équipements de protection individuelle. Mais le produit barrière qui a le plus retenu l’attention est sans aucun doute le gel hydroalcoolique. Ce produit a fini par créer ce qu’il est convenu d’appeler le business du gel alcoolique. Pendant la crise sanitaire, le gel a connu des sorts aussi divers que diversifiés.
Le gel hydroalcoolique, un gisement d’emplois
La forte demande des produits sanitaires née de la pandémie du coronavirus a conduit à une relance des activités dans les entreprises spécialisées. C’est le cas de Inex circular qui fait l’objet de sollicitations par les structures sanitaires pour l’approvisionnement en gel hydroalcoolique. En vue de répondre à cette demande sans cesse croissante en gel, l’entreprise a dû recruter 119 nouveaux collaborateurs et mobilisé près de 3000 fournisseurs.
Avec la disponibilité des matières premières, l’entreprise a réussi à monter une unité de fabrication de gels en 2 semaines. Grâce au business engendré par le gel hydroalcoolique, Inex circular a fait face à la grande explosion de la demande en besoins de gels hydroalcooliques. Dans ce court laps de temps, l’entreprise a réussi à produire 61 millions de flacons de gel, pour une valeur de 75 millions d’euros.
Le gel hydroalcoolique s’est révélé comme une grande niche d’emplois, d’expertise et de gain pour les entreprises. Il en est de Thomas Nieder Muller, tennisman en chômage technique depuis le confinement. Ce dernier s’est associé à un ami français pour se lancer dans la fabrication des bornes désinfectantes contenant du gel hydroalcoolique. Des terrains de tennis, Thomas Nieder M. est devenu un fabricant de produits barrières.
Pénurie du gel et flambée des prix
La survenue de la pandémie du coronavirus et la demande en produits barrières ont aiguisé l’envie d’enrichissement des entreprises. Cette crise sanitaire s’est avérée comme une occasion pour les entreprises de renflouer leurs caisses après les nombreuses pertes enregistrées en raison du confinement. Des exemples abondent dans plusieurs pays où le prix du gel a triplé. La flambée des prix provoquée par ce produit est sans précédent.
En Belgique, l’on a observé à une augmentation fulgurante des outils barrières. Le gel hydroalcoolique est devenu rare dans les grandes surfaces. Sa pénurie sur le marché a exaspéré les autorités. C’est ainsi que, sans surprise, ces dernières se sont employées à s’assurer que les prix pratiqués répondent aux normes en vigueur. De plus, les autorités belges ont exigé que le gel ne se vende qu’en pharmacie et sur ordonnance.
En France, Bruno le Maire a dû frapper du poing sur la table pour que la surenchère cesse. Le ministre a marqué son agacement et sa surprise en déclarant : « nous prendrons aujourd’hui le décret d’encadrement des prix des gels hydroalcooliques (…) des prix inacceptables ont été pratiqués ». Tout cela démontre que le business du gel a connu des débordements inqualifiables et hautement inquiétants.
Le gel hydroalcoolique, une opportunité de reconversion
La filière de fabrication du gel a amené les entreprises et les individus à se réinventer. Un exemple est celui de Inex Circular, entreprise fondée en 2012 et dirigée par Olivier Gambari et Pierre Bouret respectivement PDG et DG. Cette société s’est spécialisée dans le counceling, conseil en développement durable et sur le numérique. Avec la crise sanitaire, l’entreprise s’est reconvertie dans la production du gel hydroalcoolique.
Tout a commencé par la création d’une unité de fabrication à Grand Est. L’initiative s’est ensuite étendue au reste de la France. Une fois que les matières premières sont identifiées et localisées, la structure expédie des produits sanitaires vers d’autres entreprises de cosmétiques, des pharmacies et des sociétés de dératisation. Se référant à la facilité avec laquelle l’entreprise a embrassé une nouvelle expertise. Olivier Gambari constate : « Nous avons été surpris par une immense générosité. Outre les volontaires, beaucoup d’industriels ont donné leurs matières premières ».
Dans la même veine, citons brièvement la Start up Baam. Classiquement spécialisée en installation des corners de cafétéria en entreprise, cette jeune entreprise a lancé une unité de production de gel hydroalcoolique. Elle a ainsi contribué, à sa manière, à lutter contre la pénurie des produits barrières.
La commercialisation des gels hors norme
Il existe un ensemble de normes qu’il faut respecter dans la fabrication des gels. Ce n’est pas tout gel qui est efficace. Pour qu’un gel soit déclaré efficace, il doit être capable de tuer et d’éliminer les virus. Car, en tant qu’outil barrière, le gel a aussi pour rôle d’aider à contrôler l’épidémie et la propagation du virus. Malheureusement, tous les gels n’ont pas la même utilité et ne se valent pas.
L’agence nationale du médicament a prescrit en 2009, les normes à respecter dans cette filière. Les normes en question voient le jour lors de la grippe h1n1. Ces normes, insiste l’A.N.M, doivent être portées sur les flacons de gel. La norme NF EN 14 476 concerne les virus nus, sans enveloppe. La norme EN 1275 montre que le gel est capable de tuer les champignons. La norme EN 1040 quant à elle indique que le gel tue les bactéries.
Toute référence aux normes suscitées sur le flacon d’un gel est la preuve de son efficacité. En plus des normes, la concentration d’alcool d’un gel se situe entre 60 et 70 %. Si elle est en deçà ou au-dessus, le gel, non seulement ne peut tuer aucune bactérie, mais il peut causer des éruptions cutanées. Selon la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, il ne faut pas se fier à la mention portée sur certains produits, en réalité cosmétiques.
Le gel hydroalcoolique a créé un véritable business dans le monde. Cependant, ce commerce n’a pas fait que des heureux, mais aussi des malheureux. Pour un produit sanitaire comme celui-là, il importe de veiller au grain afin d’éviter que des mains malhonnêtes et inexpertes ne le manipulent.
11 septembre 2020
Merci beaucoup
15 septembre 2020
Ça m’interresse